Paris, Flammarion, 2014
304 p., 20 €
978-2-0813-1398-9

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CHERCHEURS D’ART

Visionnaires, hommes d’affaires, les marchands d’art ont toujours allié l’art et l’argent. En 2011, le scandale qui a ruiné la plus grande galerie new-yorkaise Knoedler a pourtant révélé que le métier avait dévié en pure spéculation. À l’origine, il réunissait une passion pour le beau et un goût pour la modernité. Que s’est-il passé ?

Ce livre raconte la vie de sept personnages, sept aventuriers qui ont inventé le métier, puis l’ont transformé. Vers 1860, Théodore Duret révèle le Japon aux impressionnistes, et les fait vivre, eux les « refusés ». Peu après, Paul Durand-Ruel leur ouvre le marché américain. À sa suite, Ambroise Vollard développe le génie de la vente, D. H. Kahnweiler perçoit le monde moderne avec Picasso et les cubistes, tandis que Peggy Guggenheim associe instinct et fortune pour réunir Duchamp, Ernst ou Pollock et constituer son propre musée. Peu à peu, le marchand d’art devient aussi publicitaire, quand Charles Saatchi investit dans Warhol, Kiefer et Hirst, épuisant le génie de la provocation, tandis que Larry Gagosian bâtit un empire en starifiant un Basquiat ou un Koons.

Un essai brillant et informé sur un monde fascinant et mystérieux.

MEDIAS

Interview d’Edmond Morel sur espace-livres.be le 26 juin 2014.

Au cœur de l'histoire sur Europe 1 invité de Marc Ferrand le 30 avril 2014.

Social Club sur Europe 1 invité de Frédéric Taddeï, le 17 mars 2014.

À l’occasion de l’exposition qui a eu lieu au Musée du Luxembourg "Paul Durand-Ruel le pari de l’impressionnisme"
(9 octobre 2014 — 8 février 2015)
Lire l’article de Yann Kerlau paru dans Vox Patrimonia

CITATIONS

LA CHUTE DE LA MAISON KNOEDLER
"Ann Freedman est, à elle seule, un cas d'école. L'exemple parfait de la self-made-woman passée d'un emploi de réceptionniste au poste de présidente de la galerie d'art la plus respectée des États-Unis. Le type de réussite qui enchante et donne à l'Amérique une attractivité unique au monde."

THEODORE DURET
"Fasciné par le Japon, il regarde, lit et déchiffre tout ce qu'il trouve sur son passage : des maîtres du Nô aux estampes d'Hokusai. L'extraordinaire maîtrise d'Hokusai, auquel Gauguin, Van Gogh et Monet devront tant, le frappe en plein cœur. L'ampleur de ses vagues aux reflets de micas, la précision parfaite de son trait resteront comme l'une des révélations majeures de sa vie."

PAUL DURAND-RUEL
"Paul Durand-Ruel subit la dictature d'une attraction qui le dépasse. Elle a pour seul objet, fin et devenir : l'art. Elle est son rocher de Sisyphe et la croix qu'il portera toute sa vie. C'est un drap d'or qui recouvre les quatre-vingt-onze années de son existence. La démesure est sa demeure."

AMBROISE VOLLARD
"Dans ce temple des murmures se font et se défont les réputations. Le flair s'enseigne-t-il ? Suffit-il juste se servir de ses yeux et de ses oreilles pour en être doté ? Ne brillant ni par son élégance ni par son physique, Vollard a l'avantage de passer inaperçu où qu'il traîne ses guêtres: on ne le voit pas, on ne l'entend pas, on ne le reconnaît pas."

DANIEL-HENRY KAHNWEILER
"Avec les peintres, son discours s'est durci et les conditions qu'il met à l'achat de leurs œuvres comme à son soutien provoquent déjà des levées de boucliers. Interrogé sur ses rapports avec Picasso, Kahnweiler répondra : "Picasso était un homme trop méfiant pour se lier avec moi."

PEGGY GUGGENHEIM
"En fait, la vérité se situait au milieu de cet invisible gué : Peggy n'était ni stupide ni sincèrement extravagante. Elle s'employait simplement à être Peggy Guggenheim : une femme libre, sans attaches ni devoir d'aucune sorte. Moderne. Égoïste. Voulant être vue et reconnue d'emblée. Contemporaine."

CHARLES SAATCHI
"Si sa vision du monde est noire, ce noir est brillant. Dans la nuit du politiquement correct où l'Europe jette les derniers feux de ses illusions perdues, Charles Saatchi conserve la puissance d'une torpille."

LARRY GAGOSIAN
"Surveillant ses poulains avec le cynisme cruel d'un éleveur de champions, Larry Gagosian a le credo de la réussite chevillé au corps : un œil sur ses comptes bancaires, l'autre dans les salles des ventes."